samedi 12 décembre 2009

Quand la vie nous est prêtée

Mercredi: journée de tempête. Une de ces journées ou l'on sent que quelque chose se prépare, une de ces journée ou tu voudrais rester coucher. C'est parfois étrange comment nous pouvons sentir que quelque chose va arriver. Notre corps, lorsqu'on l'écoute, nous envoie souvent des signes.

En entrant à l'école, j'apprends qu'un des employés a eu un malaise cardiaque cette nuit. Alors, ma première réaction est de me dire : ils vont le sauver! Ils sauvent des personnes de 80 ans après un tel malaise.

Malheureusement, je m'étais trompée. À 52 ans, les médecins n'ont pas réussi à sauver Mario. Il laisse dans le deuil sa femme et son jeune fils en plus d'endeuiller toute l'équipe de l'école.

Apprendre la mort soudaine de quelqu'un vient nous donner un frisson dans le dos. L'atmosphère à l'école était morbide, tout le monde connaissait cet homme, tous passait par son bureau à chaque jour. On a tous un homme qui gère tout dans une école, on a tous un Mario.

La direction nous a convoqué à une petite rencontre pour nous annoncer sa mort (en fait, tout le monde le savait déjà). C'était étrange de voir tous mes collègues de travail pleurer, mon directeur avec une voix tremblante. La direction a décidé d'annuler les cours de mercredi après-midi. Par chance, car je n'avais pas du tout la tête à aller enseigner.

Mais, depuis mercredi, je rumine, de songe, je cogite. Je pense à sa famille, à mon père.
Qu'est-ce que je ferais sans lui? Je me rends compte combien j'ai de questions pour lui à chaque semaine : informatique, mécanique, financière, réparation, destination, etc. J'ai tant de chose que je veux qu'il voit avant de partir : je veux qu'il approuve mon amours, je veux qui soit à mes côtés à mon mariage, je veux le voir grand-papa, je veux qu'il prenne sa retraite, etc. Alors, il lui faut encore plusieurs années.

À la douce mémoire de Mario, un homme souriant, passionné, dévoué, patient...
Tu m'as fait réalisé que la vie nous est prêtée. Que nous ne pouvons pas contrôler notre destin et qu'à l'heure venue, ni même le meilleur des médecins ne peut nous sauver.

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